L’activité physique chez les enfants d’âge scolaire

L’activité physique chez les enfants d’âge scolaire

Depuis quelques dizaines d’années, les experts constatent que la condition physique des enfants s’est dégradée. Par exemple, en 2019, 17% des enfants de 6 à 11 ans étaient obèses ou souffraient d’embonpoint. Il faut dire que les jeunes bougent beaucoup moins qu’auparavant. Au Québec, seulement 1 garçon sur 4 et 1 fille sur 2 feraient suffisamment d’activité physique pour atteindre les objectifs canadiens.

Encourager l’activité physique chez les jeunes est donc essentiel. Bouger n’est d’ailleurs pas seulement bénéfique pour la santé physique. En effet, les enfants actifs sont également mieux dans leur peau.

Les bienfaits de l’activité physique

Les avantages de l’activité physique pour les jeunes sont nombreux. Être actif a des bénéfices sur plusieurs aspects :

  • Le développement. L’activité physique favorise une croissance et un développement sains. En bougeant, l’enfant maîtrise de plus en plus d’habiletés motrices et fait travailler ses muscles. Il développe ainsi sa force, sa puissance et son endurance. Faire régulièrement des exercices d’étirement permet aussi d’augmenter sa flexibilité. Enfin, l’activité physique est une bonne occasion pour l’enfant d’améliorer sa coordination de même que sa posture, son agilité et son équilibre.
  • La condition physique. Une personne active voit ses capacités cardiorespiratoires et cardiovasculaires augmenter, ce qui favorise le contrôle du poids et du taux de sucre ou de cholestérol dans le sang. L’activité physique diminue donc le risque de souffrir d’une maladie du cœur, de diabète, d’obésité et de certains types de cancers à l’âge adulte.
  • Le poids. L’activité physique est une bonne façon d’augmenter la dépense de calories. Bouger peut ainsi réduire le risque de souffrir d’embonpoint ou d’obésité. Cela est d’autant plus important que les individus qui sont obèses dès l’enfance sont plus susceptibles de l’être toujours à l’âge adulte.
  • Les os. Les activités qui demandent à l’enfant de supporter son poids, comme lorsqu’il grimpe, ou qui le font sauter permettent d’augmenter la densité de ses os et donc leur résistance. Ce type d’activité améliorerait également l’organisation interne des os, ce qui les rendrait plus solides.
  • La santé affective. Les enfants actifs ont une meilleure estime d’eux-mêmes, se font plus confiance et ont une meilleure image de leur corps. L’activité physique contribue aussi à réduire le stress de même que les symptômes de dépression et d’anxiété.
  • La socialisation. L’activité physique est une occasion pour l’enfant de développer ses compétences sociales et ses relations avec les autres. Bouger permettrait donc de briser l’isolement et de favoriser l’intégration sociale.
  • La réussite scolaire. L’activité physique peut améliorer les résultats à l’école pour plusieurs raisons. D’abord, les sports nécessitent de mémoriser des règles et des séquences de mouvements ou de prendre des décisions rapides. Par ailleurs, le fait de bouger activerait certaines zones du cerveau et augmenterait l’apport en sang que celles-ci reçoivent. De plus, la confiance et la relaxation que procure l’activité physique stimuleraient les habiletés intellectuelles de l’enfant. Enfin, les jeunes qui sont actifs adopteraient un meilleur comportement et développeraient un plus grand sentiment d’appartenance à leur école. Tous ces facteurs aideraient l’enfant à mieux fonctionner à l’école.
L’évolution de l’enfant à partir de 5 ans
À partir de 5 ans, s’il bouge régulièrement, l’enfant devrait maîtriser les habiletés de base comme courir, lancer, attraper et sauter. Par la suite, sa croissance et son évolution continueront de progresser.
Entre 6 et 9 ans, son équilibre s’améliore. L’enfant commence à acquérir des compétences plus difficiles, comme lancer plus loin. Il évalue mieux la vitesse des objets, mais pas encore leur orientation. Il est aussi difficile pour lui d’évaluer plusieurs détails à la fois pour prendre une décision rapidement. Puisque son attention demeure de courte durée, les instructions doivent être brèves et les règles, flexibles.

Les recommandations

Selon les Directives canadiennes en matière d’activité physique, les enfants de 5 à 11 ans devraient faire :

  • 60 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée chaque jour;
  • des activités d’intensité élevée au moins 3 fois par semaine;
  • des activités qui favorisent le renforcement des muscles et des os 3 fois par semaine. (Cela ne signifie pas de faire des séances de musculation, mais plutôt des activités qui font travailler les muscles.)

La Société canadienne de pédiatrie souligne toutefois que les enfants qui sont peu actifs devraient débuter graduellement. Ils devraient faire d’abord seulement quelques exercices, puis augmenter progressivement jusqu’à l’atteinte des objectifs suggérés. Par exemple, ils peuvent commencer par des tranches de 1 à 3 minutes d’activités d’intensité élevée entrecoupées de périodes de repos actif (comme la marche), pour un total de 10 à 15 minutes par séance. En effet, même un peu d’exercice aura des effets bénéfiques pour l’enfant.

Par ailleurs, Kino-Québec croit que les recommandations canadiennes ont été formulées davantage dans une perspective médicale et ne favoriseraient pas un changement de comportement chez les jeunes. Selon cet organisme, la fréquence à laquelle l’enfant est actif est plus importante que la durée de ses activités. Pour cette raison, Kino-Québec suggère plutôt que les enfants fassent le plus d’activité physique possible. Cette recommandation serait plus adaptée selon l’organisme aux différents profils de jeunes.

Enfin, les enfants devraient adopter un mode de vie actif de façon permanente pour que les effets bénéfiques qui en découlent ne disparaissent pas avec le temps.

Les différents types d’activités physiques
Il existe plusieurs façons de bouger. Chaque type d’activité a ses avantages, et aucune ne peut complètement remplacer les autres. Activité à intensité modérée : la fréquence cardiaque de l’enfant augmente un peu et il est légèrement essoufflé, tout en étant capable de maintenir une conversation avec un partenaire (ex. : marche rapide, vélo, patin, planche à roulettes, jouer au parc).
Activité à intensité élevée : la fréquence cardiaque de l’enfant augmente beaucoup, il transpire et il est essoufflé au point de ne pas pouvoir parler (ex. : course, natation, soccer, ski de fond).
Activité aérobique : fait travailler les grands muscles à une intensité faible à modérée pendant une période soutenue. Cette activité permet d’améliorer les habiletés cardiorespiratoires (ex.: nage, course, vélo).
Activité de renforcement : exercice qui développe et renforce les muscles et les os en utilisant des poids légers ou le poids du corps lorsque cela est possible (ex. : course, saut à la corde, grimper, gymnastique, tennis). Il est important qu’un enfant pratique une grande variété d’activités physiques. Cela lui permettra de développer une base solide pour l’ensemble des habiletés motrices comme l’équilibre, le lancer, l’attrapé, les sauts, la nage et la course. Des études ont démontré que les enfants qui se spécialisent très jeunes dans un sport sont moins performants que les autres en grandissant parce qu’ils ne développent pas toutes leurs habiletés motrices.

Comment s’y prendre?

L’activité physique peut prendre différentes formes dans la vie d’un enfant. Il y a bien sûr les sports organisés, comme le football, le karaté, le tennis, la gymnastique ou la natation. Les activités familiales sont d’autres belles occasions de bouger : sorties au parc, à la piscine ou au terrain de jeu, promenades, randonnées pédestres, se lancer la balle avant le souper ou mettre de la musique et danser dans le salon.

Il est également possible d’intégrer l’activité physique au quotidien de la famille :

  • Marcher pour aller à l’école et en revenir ou pour se rendre à l’épicerie;
  • Aller promener le chien;
  • Participer aux tâches domestiques : vider ou remplir le lave-vaisselle, ranger les paniers de linge, porter les sacs d’épicerie, aider à ramasser les feuilles à l’automne ou à déneiger l’entrée l’hiver, etc.

Le rôle de la famille

Les bonnes habitudes en matière d’activité physique se prennent très tôt. Par conséquent, les parents ont un rôle essentiel pour transmettre l’importance de bouger et d’être actif. Les enfants ont d’ailleurs plus de facilité à être actifs s’ils sentent l’approbation de leur entourage et si leurs parents valorisent l’activité physique.

Pour soutenir votre enfant, n’hésitez pas à l’encourager et à jouer le rôle de l’entraîneur. Créez des occasions d’être actif et assurez-vous également que votre enfant a l’équipement dont il a besoin pour bouger.

Enfin, encadrez bien les activités auxquelles votre enfant participe. Incitez-le à persévérer sans toutefois lui mettre de la pression. À cet âge, l’important est avant tout qu’il découvre et acquière le plaisir de bouger.

Sous surveillance : le temps d’écran
Selon la Société canadienne de pédiatrie, après 5 ans, les jeunes ne devraient pas passer plus de 2 heures par jour devant un écran (télé, jeux vidéo, Internet). Il ne faut toutefois pas s’en tenir à fermer les écrans. Il faut proposer aux enfants des activités de remplacement qui les feront bouger.

À l’école

Les cours d’éducation physique sont obligatoires dans les écoles primaires. Selon le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ces cours devraient occuper 2 heures par semaine dans l’horaire des écoliers.

Le programme proposé par le Ministère comprend 3 compétences à développer :

  • Agir dans un contexte d’activité physique : l’enfant doit pratiquer des éléments importants pour bien bouger, comme l’équilibre et la coordination. Pour y arriver, il devra entre autres enchaîner des actions ou les réaliser de façon simultanée;
  • Interagir dans un contexte d’activité physique : l’enfant apprend à ajuster ses actions en fonction de celles des autres. Il doit ainsi se synchroniser et communiquer avec eux. Il développera alors la capacité à travailler en équipe et à avoir des réactions acceptables lors d’une victoire ou d’une défaite;
  • Adopter un mode de vie sain et actif : l’enfant développera des outils pour prendre en charge sa santé et demeurer actif. Il apprendra à évaluer les répercussions de ses actions sur son bien-être pour ainsi faire de bons choix par rapport à son mode de vie.

Le cours d’éducation physique au primaire offre donc des activités variées et adaptées au développement de l’enfant. Il s’agit avant tout d’une initiation à la pratique sportive qui aidera le jeune à avoir une attitude positive par rapport à l’activité physique et qui lui donnera les moyens d’être actif à l’extérieur de l’école. Pour cette raison, l’accent est mis sur le développement des habiletés physiques. Cependant, les activités de nature compétitive ont aussi leur place puisqu’elles sont une source de motivation pour certains élèves.

Enfin, bouger à l’école ne se limite pas aux cours d’éducation physique. Les moments libres comme la récréation ou l’heure du dîner sont propices à l’activité. Des études estiment d’ailleurs que lorsque les enfants y sont actifs, ces moments correspondent à 36 minutes d’activité physique d’intensité moyenne à élever par jour.

Laisser un commentaire